Légitimité du point du vue, agir pour son bien et celui des autres.

Un soir, en rentrant du sport avec mon fils, je vis un monsieur sur la route.

Je déviais légèrement ma voiture, mais pas trop, en me disant : « c’est quoi cette énergumène qui ne respecte pas le code de la route? ».  » Les piétons doivent rester sur le trottoir.

Mon fils m’indique que le rétroviseur avait cogné son bras.

Dans le rétroviseur, je le vis se retourner et me regarder, en agitant les bras avec colère, car ma voiture l’avait touché, lui pensait normal d’être sur la route et moi je ne partageais pas son point de vue.

Dans la vie nous sommes agressés, par le comportement de certains et la légitimité de notre point de vue nous semble évidente.

Mon fils m’informe avoir déjà vu cette personne, il semble être instable, il se drogue et à un comportement colérique.

Dans son état, son point de vue à lui est différent du mien, bien que légitime pour lui. Il pensait qu’il avait le droit de marcher sur la route et que les voitures devaient se pousser. Il était dans l’ignorance, car enfermé dans son point de vue et dans l’incapacité de penser autrement.

Mon intention était quand je l’ai croisé, malgré la surprise de sa présence sur la route, de l’éviter et de ne nullement lui faire mal.

Je ne cherchais pas l’affrontement et j’étais plus apte que lui a l’éviter, car mon état me permettait une réflexion que lui n’avait peut-être pas la possibilité d’avoir. 

Le livre l’amour de la sagesse, initiation à la philosophie de Bruno Giuliani, l’explique bien.

Il indique :

« Que l’auteur d’un mal ne puisse librement choisir le mal qu’il fait. S’il le fait c’est qu’il pense qu’il est mieux d’agir ainsi. C’est donc de l’ignorance, non de la méchanceté.

J’agis sous l’emprise d’une passion (drogue), une force intérieure qui me détermine irrésistiblement à agir vers un plaisir, mais qui n’exprime pas ma volonté du bien.

C’est alors de l’impuissance, non de la méchanceté. L’auteur d’un mal est toujours un irresponsable.

Soit il ignore ce qu’est le bien, et il est alors victime de son ignorance, soit il est impuissant à le réaliser, et il est alors esclave de ses passions, victime d’une illusion, envoûté par le charme d’une séduction.

Tous les méchants sont donc des faibles, des êtres à qui ils manquent une connaissance et une puissance, que seul l’homme bon et libre possède.

Le méchant est coupable d’un mal commis, mais il n’est pas responsable, car il est sujet à une impuissance qui l’empêche d’être responsable.

Les méchants sont des irresponsables qui suscitent compassion, miséricorde, générosité du sage. Car ils souffrent d’un manque de puissance et de connaissance qui le rendrait responsable, fort et bon.

Cette puissance et cette connaissance, c’est la sagesse (la force intérieure qui permet de dominer ses passions et d’agir selon la raison pour faire le bien) ».

Pour moi cela est tout à fait cohérent et m’éclairer énormément.

Sous l’emprise d’une passion, la drogue, l’alcool il était dans l’incapacité d’agir correctement, il était donc irresponsable. À moins qu’il ne sût pas ce qu’est le bien…

Alors que moi qui fait preuve de sagesse, j’ai la possibilité d’agir pour mon bien et le sien, car j’ai conscience de son ignorance.

Qu’en pensez-vous ?

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