Nous ne réagissons pas tous pareil face à la maladie

Au service de radiographies, d’un hôpital, ou j’attendais pour un examen. Un homme en fauteuil roulant, et une dame qui se tenait au fauteuil de celui-ci, guidés tout 2 par un aide-soignant furent installés à côté de moi.

J’étais en train de lire, quand j’entendis la dame dire au monsieur, « aller ça va aller, ne vous inquiétez pas ».

J’ai levé la tête de ma lecture et j’ai regardé le monsieur, qui m’a regardé aussi et m’a souri. Il semblait inquiet et stressé, la dame avec lui n’arrêtant pas d’essayer de le rassurer.

J’ai fini par m’initier dans leur conversation, le monsieur m’a expliqué, qu’on lui avait mis une pile, car depuis quelque jours il faisait des malaises et qu’on s’était rendu compte que par moment son cœur ne battait pas assez vite et que c’est pour cela qu’il s’évanouissait. Il avait peur que cela se reproduise et il se rendait compte qu’il ne serait plus comme avant. Qu’il ne pourrait plus faire du sport avec son fils et qu’il se demandait de quoi serait fait sa vie.

Sa tristesse et son stress était palpable, au plus haut point. Il avait perdu le goût de lire et le souvenir de ses petits-enfants lui fît couler des larmes, car comme il disait « le fait de les voir naître lui avait indiqué qu’il vieillissait ».

La dame qui jusqu’alors s’efforçait de le réconforter, essaya encore en lui disant vous au moins, vous avez des enfants et des petits enfants, moi je n’en ai pas, je m’occupe des enfants des autres, c’est eux qui m’appellent Manou.

Je lui ai fait remarquer qu’il avait de la chance et qu’il devrait en prendre conscience et faire en sorte de trouver des activités apaisantes, qui lui permettraient de se construire intérieurement et d’être plus serein. Je lui dis qu’il était en de bonnes mains et qu’il verrait avec le temps, que les choses se mettraient en place.

La dame était d’accord avec cela, elle indiqua que d’habitude c’était elle qui remontait le moral à tout le monde, mais que là elle avait un coup de mou.

Je lui ai demandé pourquoi elle était là, elle m’indiqua qu’elle avait une valve. Le monsieur lui dit qu’il avait cru comprendre qu’elle avait un autre problème.

Et elle nous dit. « Oui je viens d’apprendre que j’ai un cancer du sein et là j’ai pas trop le moral ».

Je lui dis que c’est bien normal.

Un homme nous rejoint, il était aussi hospitalisé et connaissait la dame.

Elle lui demanda comment il allait, il lui dit,  » moi ça va, avec mon cancer de la prostate, je me porte bien » et il rit.

Je suis partie, perplexe.

J’ai trouvé que ce bout de femme sans enfant qui vivait seule avait un courage hors du commun, ainsi que le dernier monsieur.

Que celui avec une pile ne prenait pas conscience de sa chance d’avoir des enfants et petits-enfants et de surtout pouvoir les voir.

Que par l’installation de sa pile, il serait obligé de lever le pas et que ces rencontres avec des personnes courageuse et heureuse de vivre malgré leur maladie, lui permettrait certainement de voir sa vie différemment.

Je me rendis compte que ma vie était belle ! Même si je rencontrais des problèmes relationnels, financiers, enfin les soucis de Mr et Mme tout le monde. Je n’étais pas malade, j’étais libre d’aller et venir au gré de mes envies et de mes déplacements. Heureuse d’être et d’exister.

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